Votre navigateur web est obsolète. Cela pourrait affecter le bon fonctionnement du site.

Commandé aujourd'hui, expédié lundi
Expédition gratuite à partir de 75 €
Periode de retour rallongée jusqu'au 31 janvier 2025
Nos clients nous donnent une note de 4.8/5

D’où vient le prix d’un couteau de poche?

Il existe toutes sortes de couteaux de poche qui diffèrent par leur type, leur taille et leur prix. Que vous souhaitiez garder votre couteau dans une vitrine, l’utiliser pour le camping, le mettre dans votre boite à outils ou bien le porter toujours sur vous : vous trouverez un couteau adapté à votre type d’utilisation. Si vous êtes à la recherche d’un couteau particulier vous trouverez des couteaux dont le prix varie d’une dizaine d’euros jusqu’à 300 euros voire même le double.

Nous entendons souvent le remarque qu’un couteau cher doit son prix uniquement à la marque qu’il porte. C’est un raccourci un peu rapide. C’est pourquoi nous souhaitons répondre à la question : comment se fait-il qu’un couteau soit si cher et qu’un autre soit beaucoup plus abordable ?

Matériaux utilisés pour la fabrication des couteaux de poche

Commençons par les matériaux utilisés, et particulièrement le type d’acier de la lame. Dans notre gamme on trouve des dizaines de types d’acier différents. L’un portant un nom encore plus exotique que l’autre. Certains disent que les matériaux utilisés ont peu d’influence sur le prix d’un couteau. C’est parfois vrai, seulement parfois

Types d’acier des couteaux

Tous les types d’acier ne sont pas adaptés à la fabrication d’un couteau. Une lame ne doit pas être uniquement aiguisable de façon tranchante, elle doit également pouvoir rester aiguisée. Et de préférence ne pas se briser, ni se déformer et non plus rouiller pendant son utilisation. C’est pourquoi vous ne pouvez pas utiliser n’importe quel type d’acier pour la fabrication d’un couteau de poche. Certains aciers existaient déjà pour une utilisation dans les roulements à billes et autres équipements de haute technologie, d’autres types d’aciers ont été conçus spécifiquement pour la fabrication des couteaux. Un bon acier à couteau possède une structure aussi fine que possible. Pour y parvenir, des aciers haut de gamme sont travaillés à l’aide d’une technique de pulvérisation. Au lieu de mettre les différents composants d’un alliage sous forme de blocs dans une grande marmite, puis de les faire fondre et de les mélanger, les différents aciers sont pulvérisés. De façon simplifiée ils sont d’abord chauffés puis pulvérisés sous pression et ainsi mélangés sous forme de très petites particules. Une alternative est de les broyer d’abord en une très fine poudre pour les mélanger ensuite de façon encore plus précise. Un tel type d’acier se nomme aussi acier fritté ou acier poudre.

On comprend que la fabrication d’un acier dépend aussi bien des éléments constituants l’alliage que du procédé utilisé pour la fusion. Cependant, cela ne constitue pas les seuls facteurs ayant de l’influence sur le prix d’un couteau. Certains aciers sont en effet plus difficiles que d’autres à travailler. Lorsqu’un acier A demande 10 minutes pour être aiguisé, un acier B demandera 20 minutes pour obtenir un bon tranchant du fait de sa dureté et de sa structure tellement fermée. Cela signifie que le prix de cette étape de la production sera doublé. Non seulement le temps passé par l’ouvrier aiguisant la lame mais aussi l’usure des pierres à aiguiser ou des bandes d’aiguisage doit être prise en compte. Un fabricant de couteaux nous a dit qu’il peut aiguiser 10 lames en acier ATS-34 sur une bande d’aiguisage. Pour une lame en Böhler M390 il utilise deux bandes d’aiguisage.

Matériaux des manches

On pourrait dire qu’il existe autant de couteaux que de matériaux différents pour les manches. Depuis le simple bouleau à l’ivoire de mammouth en passant par toutes sortes de matériaux. La disponibilité du matériau détermine en partie son prix. Après tout, il y a plus de bouleaux dans la forêt que de défenses de mammouth disponibles. A cela s’ajoute le fait que ces matières vulnérables doivent également être stabilisées. Pour cette stabilisation on injecte à la matière de l’époxy sous vide. Elle devient ainsi moins fragile et donc mieux adaptée pour une utilisation comme manche de couteau.

Pour certains métaux et certaines matières plastiques le prix de revient joue également un rôle. Par exemple, le titane est disponible à des niveaux de qualités différents. Plus haute est la qualité, plus le titane sera cher. L’aluminium est beaucoup moins cher, même si il existe également des différences entre les différents types d’aluminium. Il en va de même pour les divers matériaux composites et plastiques renforcés de fibres. Un matériau populaire pour les couteaux de poche est le nylon renforcé à la fibre de verre, également appelé FRN (fiber reinforced nylon) ou GRN (glass reinforced nylon)). Le G10 lui ressemble aussi beaucoup. Là aussi, le travail du matériau engendre des coûts différents : vous sciez facilement un morceau de bois alors qu’un morceau de G10 sera plus laborieux à scier.

Lieu de production et coûts de main d’œuvre

Evidement, les facteurs influençant le prix ne concernent pas uniquement les matériaux. Certains pensent qu’il suffit de glisser une plaque d’acier et un tronc dans une machine pour obtenir un magnifique couteau de l’autre côté de la chaine. Evidemment, cela n’est pas aussi simple que ça. Bien que certains éléments puissent être fraisés, perforés, moulés et aiguisés de façon automatique l’essentiel du travail se fait toujours de façon manuelle. On comprend ainsi qu’il est plus cher de fabriquer un couteau aux Etats-Unis ou en Europe que dans un pays où les salaires sont peu élevés.

Frais de transport

Le lieu de production n’affecte pas uniquement les coûts de main-d'œuvre. Il faut aussi prendre en compte le transport. Il ne s’agit alors pas uniquement des frais de transport d’un couteau manufacturé depuis Taïwan, mais aussi du transport des matériaux avant la fabrication. Lorsque Spyderco fait fabriquer un couteau à Taïwan avec un acier américain comme le G10 cela fait augmenter les coûts de façon conséquente. Les matériaux doivent d’abord être acheminés jusqu’à Taïwan. Où les matières premières sont transformées en un magnifique couteau de poche. Le couteau est alors transporté depuis Taïwan vers les États-Unis. Là où le couteau sera à nouveau emballé dans un carton Spyderco. Pour être ensuite expédié en Europe, puis jusqu’à l’entrepôt de notre boutique en ligne. Tout ce cheminement engendre des coût supplémentaires qui ne sont pas visibles à priori.

Conception

L’apparence et les fonctionnalités d’un couteau de poche ne surgissent pas de nulle part. Pour un bon couteau chaque détail doit être élaboré avec soin. De belles lignes, une bonne ergonomie et l’utilisation réfléchie des matériaux. Certains fabricants de couteau se chargent eux-mêmes de la fabrication de leurs créations, comme Chris Reeve Knives et TOPS Knives. D’autres marques conçoivent leurs couteaux et les font fabriquer ailleurs. Il existe aussi des marques de couteaux qui prennent des modèles de fabricants célèbres en licence pour les fabriquer eux-mêmes ou bien les faire fabriquer. Comme par exemple Spyderco ou la gamme Böker Plus.

Un coutelier passe souvent un temps fou à élaborer un couteau dans ses moindres détails. Et encore plus de temps pour le tester et le perfectionner. Cette conception a donc un coût. Lorsque une marque conclut un accord avec un concepteur de couteaux pour utiliser une de ses créations, il lui faudra payer des royalties.

Finitions et réglages

On a maintenant un lieu de production, les matériaux et la conception. On peut donc commencer à fabriquer le couteau. Le fait que le modèle soit disponible sur le papier ou en 3D ne signifie pas que chaque couteau est identique. Quel type de revêtement (coating) utiliser ? S’agit-il d’un revêtement noir qui se raye rien qu’en le regardant ? Ou bien un revêtement DLC qui ne s’abime pas facilement?

Le stonewash fait partie des revêtements possibles. La lame (ou plusieurs lames à la fois) est mise dans un grand tambour en même temps que des blocs d’un matériau céramique et d’un liquide. Ce tambour va tourner ou bien être secoué régulièrement afin que la céramique raye légèrement la surface jusqu’à ce qu’elle soit presque polie. Un combinaison des deux est également possible. D’abord un revêtement puis un traitement stonewash pour obtenir une finition blackwashed. Et donc, double travail…

Si du titane est utilisé pour le manche, plusieurs finitions sont alors envisageables. La finition Stonewash est possible mais aussi le polissage ou encore le sablage. On peut aussi choisir d’apporter une couleur au titane en l’anodisant.

Il existe donc des possibilités infinies pour les finitions d’un matériau. Mais l’assemblage et le réglage du couteau ont un grand impact sur son coût. Même si les éléments d’un couteau sont fabriqués exactement selon les spécifications, chaque couteau sera toujours un peu unique. Un centième de millimètre ici, un millième là. Un passage manuel supplémentaire sur les bandes de meulage signifie une différence d’un dixième de millimètres.

Chris Reeve a une approche très stricte à ce niveau. Les matières premières livrées seront automatiquement aiguisées et fraisées plus fines afin d’être encore plus plates. Jusqu’au millième de millimètre, c’est encore plus d’exigence que dans l’aviation. La forme est ensuite extraite de la matière puis aplatie encore une fois. Cela n’est certainement pas la manière la plus rapide et la plus simple, mais selon Chris Reeve la meilleure. Et cela aussi a un coût

Assemblage et réglage

Comme chaque couteau n’est pas 100% identique à l’autre, chaque couteau est ajusté à l’usine. S’ouvre-t-il en souplesse ? Le blocage est-il solide? Y at-il un jeu latéral sur la lame ? Tout cela doit être ajusté. Un couteau bien ajusté sera plus performant. Cela signifie également que du temps est consacré á l’ajustage du couteau. Comme le temps c’est de l’argent, un couteau bien ajusté sera aussi plus cher.

Marketing

Regarder uniquement le prix de revient des matériaux et de la main d’œuvre n’est donc pas suffisant. Beaucoup d’autres facteurs entrent en jeu. Entre-autres le marketing. Car fabriquer un couteau c’est une chose, le commercialiser en est une autre. Les coûts impliqués sont entre-autres la conception et la fabrication de l’emballage. Le coût du site internet du fabricant. Et éventuellement les activités marketing du distributeur lui-même. La publicité, les photos et vidéos. Une éventuelle collaboration avec des célébrités comme Bear Grylls implique également des coûts. Il ne s’agit donc pas simplement d’apposer une marque sur le produit.

Service

Certaines marques offrent plus qu’un simple produit. Il existe des marques impliquant un investissement plus grand au moment de l’achat mais qui vous offrent plus de services sur le long terme. Vous pouvez ainsi retourner votre Chris Reeve Sebenza chez Chris Reeve pour un Spa treatmentgratuit. Ils nettoient votre couteau, l’ajustent et l’aiguisent. Si vous le souhaitez ils peuvent traiter à nouveau le manche au sable. Un service impensable pour un couteau de quelques dizaines d’euros.

Conclusion et attentes

Il y a ainsi beaucoup d’autre facteurs que les matières premières et la main d’œuvre à prendre en considération pour déterminer le prix d’un couteau de poche. Ces facteurs ont également une influence sur les attentes que vous pouvez avoir d’un couteau.

Un multitool Leatherman Leatherman-multitool fabriqué aux Etats-Unis pour moins de cent euros est finalement une très bonne affaire si on regarde les nombreux éléments mobiles présents dans un tel outil et les réglages qu’ils impliquent. Dénigrer un tel outil parce que un tournevis ou une lame présentent un peu de jeu n’est pas tout à fait juste, si l’on considère son prix en rapport au matériel utilisé et au pays d’origine.

La différence entre un Kershaw fabriqué en Chine et un Zero Tolerance fabriqué aux Etats-Unis est plus importante que seulement le prix, même si la conception semble similaire et si les deux marques appartiennent à la même entreprise. On peut attendre de meilleurs finitions et réglages d’un Zero Tolerance que d’un Kershaw plus avantageux. D’un autre côté, vous obtenez un couteau très respectable à un prix avantageux avec un Kershaw. Et cela a aussi une certaine valeur.

Nous faisons la différences entre un couteau cher et un couteau dont le prix est élevé. Vous aurez probablement plus de plaisir à utiliser ce dernier et ce pendant de nombreuses années. Mais ça vous le réaliserez peut-être seulement après avoir utilisé votre couteau. Cher implique que le rapport qualité-prix est biaisé. Evidement c’est une appréciation très personnelle: l’évaluation du rapport qualité-prix peut être différente pour chacun. Ce qui parait être un prix raisonnable pour l’un peut être évalué comme très bon marché par l’autre.

Nous espérons avoir clarifié ainsi l’estimation du rapport qualité-prix des couteaux de poche, des couteaux fixes et des multitools.